J’ai panique morale que pourra susciter Tinder et autres applications de rencontre est nulle et non avenue.

J’ai panique morale que pourra susciter Tinder et autres applications de rencontre est nulle et non avenue.

maart 3, 2022 grindr fr review 0

J’ai panique morale que pourra susciter Tinder et autres applications de rencontre est nulle et non avenue.

Temps de lecture: 9 min

Dans le Manhattan des annees 1860, les jeunes messieurs et demoiselles en quete tout d’un peu de griserie pouvaient pousser la porte de la petite papeterie de quartier, ouvrir le carnet d’apparence anodine pose concernant le comptoir et griffonner un message destine a tous nos inconnus alors dans la confidence.

Lorsqu’un tel carnet tomba entre les mains de George Ellington, le chroniqueur mondain new yorkais allait y trouver, page apres page, les mots d’individus traitant d’eux-memes a la troisieme personne:

«Mademoiselle Annie B. –jeune femme d’excellente famille, probablement tres talentueuse et d’un temperament affable, souhaite echanger cartes de visite avec votre “gentil” monsieur.»

«S.J. A. –un jeune homme bien mis de sa personne, mais neanmoins plein d’esprit.»

«Blanche G. –une tres jolie fille, 20 ans, pleine d’esprit. Vise a correspondre, a se distraire et a satisfaire a la curiosite de voir combien de messieurs sont assez sots pour repondre a i§a.»

«James P. –monsieur tres engageant, de 35 ans, recherche a correspondre avec une jeune femme aux yeux bleus et aux cheveux clairs. Devra etre grosse, pas moins i?ge que 25 annees sans depasser nos 40. Le charme est preferable a Notre beaute. Doit avoir du type.»

Sous chaque annonce, l’auteur avait note l’adresse du bureau de poste le plus proche. Ainsi, si un monsieur se trouvait transporte avec l’ecriture de Blanche G. ou d’Annie B., il pouvait envoyer un billet secret dans cet etablissement et eviter que son pere ne l’intercepte. Comme beaucoup d’hommes de le epoque, Ellington ne pensait pas ces dames capables d’envoyer ou d’avoir du courrier. A chaque tournee postale, un homme malfaisant se voyait offrir une nouvelle occasion d’enchainer une innocente jeune femme au «vice d’la correspondance clandestine».

A l’aube de l’apocalypse une drague

Cette entreprise de petites annonces, vilipendait Ellington, ne pouvait attirer qu’une «certaine classe d’individus de la metropole –notamment celle qualifiee de demi-monde, faite d’hommes et de femmes presses enclins a une vie rapide». Ellington, Afin de qui des hommes n’etaient cependant guere dignes de mention, noircit 650 pages des opinions sur les jeunes filles qu’il pensait detruire la fibre morale d’une societe avec leurs manieres de prostituees. Meme si ces jeunes femmes semblaient «de l’exterieur s’amuser de leurs eventuelles activites nocturnes», il les diagnostiquait fondamentalement comme «blasees et fatiguees de tout». Le titre de le livre: les femmes de New York.

Est-ce que tu penses vouloir que je t’etrangle alors que je te baise, que je t’attache, que je te gifle, que je te defonce la bouche et que je te jute dessus?

Quasiment cent cinquante ans apri?s, une autre specialiste une societe new yorkaise decouvrait votre autre reseau de rencontres permettant a de jeunes femmes de ruiner l’Amerique en faisant du sexe avec d’affreux bonshommes. La chose s’appelle Tinder et, comme le raconte Nancy Jo Sales de Vanity Fair, les dizaines de millions d’utilisateurs de l’application hatent la survenue de «l’aube de l’apocalypse de la drague» a chaque fois que un doigt glisse concernant leur ecran. Dans cette bouche de l’enfer pour smartphones, de jeunes hommes et de jeunes femmes interagissent exclusivement a base d’echanges SMS distendus qui culmineront dans une portion de «sexe porno» alcoolise, accompagne de sa garniture de dysfonctions erectiles precoces.

Petites annonces epicees

Pour peindre 1 tel tableau, Sales se moque de la enquete statistiquement representative et publiee dans un journal peer-reviewed montrant que J’ai generation Y a moins de partenaires sexuels que nos generations precedentes, Afin de se focaliser sur l’opinion tout d’un unique psychologue qui estime qu’apres avoir fait «bombance» de partenaires sexuelles trouvees sur Tinder, les jeunes hommes en sont venus a souffrir de la «sorte d’obesite psychosexuelle» qui les empeche de ne pas se comporter tel des connards.

Mes petites annonces d’aujourd’hui paraissent sans doute plus epicees que leurs ainees –sur OkCupid, un type a recemment ouvert les hostilites de la sorte: «Est-ce que tu penses vouloir que je t’etrangle alors que je te baise, que je t’attache, que je te gifle, que je te defonce la bouche et que je te jute dessus?» Mais la panique sexuelle et technologique sous-jacente ressemble etrangement a sa version victorienne. Quelques temps apres la publication de l’article de Vanity Fair, Naomi Schaefer Riley du New York Post faisait sienne l’invective de Sales contre Tinder dans une chronique qui canalisait habilement la ferveur d’Ellington: «Tinder est occupe i  dechiqueter la societe», annoncait Riley. Notre couplage hetero est «tombe au plus bas». Bientot, le reve americain fera de «bonnes etudes, tout d’un bon taf, tout d’un bon mariage, [et] d’enfants» se verra annihile par «dix annees de glissement de doigt pour du sexe».

La romance electrique et Notre fin de l’innoncence

Les oracles mediatiques prophetisent votre prochaine apocalypse romantique depuis le premier envoi d’une demande en mariage via telegraphe, dans une bourrasque de lignes et de points. Mais apres le telegraphe, il y eut le telephone, les services de rencontre et PlentyofFish, et tous furent incapables de detruire le rituel d’accouplement heterosexuel. Je parie qu’en 2025 nous vivrons encore dans un monde rempli de familles ayant des enfants. Nous sommes deja passes avec la. Alors pourquoi des technologies nouvelles reussissent toujours a activer votre belle agee panique sexuelle?

Les technophobes ont raison parce que ce temps libre de l’innocence n’a pas veritablement existe

Deja, parce que la memoire culturelle est une feignasse. Di?s que Sales se exige: «L’accessibilite immediate de partenaires sexuelles permise par des applications de rencontre peut-elle inciter les hommes a moins respecter les femmes?», elle parai®t oublier combien des grindr hommes ont pu ne pas respecter leurs partenaires sexuelles a tous les stades de l’histoire americaine. Certes, c’est degueulasse d’observer, en 2015, un utilisateur de Tinder comparer ses conquetes sexuelles a en bouffe commandee concernant Internet, mais la chose etait tout aussi degueulasse en 2002, quand un nouvelle type comparait sa pratique des e-boutiques de rencontre avec des jouets achetes sur eBay. En 1988, dans son livre When Old Technologies Were New [Quand les vieilles technologies etaient nouvelles], la professionnel des communications Carolyn Marvin souligne que les technophobes ont tendance a craindre que la «romance electrique», une fois declenchee, ne puisse plus jamais repasser a «un etat plus lent et plus innocent». Ils ont raison –notamment parce que votre temps libre de l’innocence n’a jamais veritablement existe.

Geef een reactie

Het e-mailadres wordt niet gepubliceerd. Vereiste velden zijn gemarkeerd met *